Réalité virtuelle au musée: l’expérience archéologique d’Iconem au Grand Palais

Spectaculaire, l’application proposée par Iconem, société spécialisée dans la numérisation en 3D de sites archéologiques en danger (car situés dans des zones de conflit), qui invitait  à (re)visiter en 3D relief les temples de Palmyre, la mosquée des Omeyyades à Damas... au Grand Palais dans le cadre d'une exposition archéologique.
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Pour Yves Ubelman, qui a cofondé Iconem à Paris en 2013 avec Philippe Barthelémy, la réalité virtuelle est devenue un outil incontournable de visualisation 3D. « Nous sommes sortis de l’expérimentation, confirme Yves Ubelman. Nous disposons de produits sur le marché capables de visualiser aujourd’hui de manière intuitive et confortable un environnement virtuel comme les nouvelles générations d’Oculus ou les lunettes HTC Vive. »

C’est cette dernière solution de visualisation qui a été retenue pour valoriser ces précieux relevés 3D acquis sur le terrain en photogrammétrie (ou via des drones), puis transformés en nuage de points avant de devenir des modèles facettés sous Blender.

Particulièrement complexes, les maquettes sont intégrées sous Engine UnReal via des scripts propriétaires leur permettant d’être exploitables pour le temps réel : « Mais sans jamais transiger sur la définition de leur texture, une donnée essentielle en archéologie. »

Qu’ils se présentent sous forme individuelle (via des casques) ou collective (au travers d’un 360 °), les dispositifs numériques proposés par Iconem sont prioritairement destinés aux musées : « Ceux-ci ont besoin de contenus pour contextualiser leurs collections et faire voyager leurs visiteurs en immersion. ».

 L’exposition “Sites du patrimoine universel, de Bâmiyân à Palmyre” s’est déroulée au Grand Palais au 14 décembre au 9 janvier. Elle présentait au grand public les sites emblématiques de Palmyre, le Krack des Chevaliers (Syrie), la ville de Khorsabad, etc.

Via une projection à 360 ° (scénographie Sylvain Roca et Nicolas Groult), les visiteurs ont pu revisiter ces sites mis sous les feux de l’actualité, reconstruits en 3D et en temps réel, tout en intégrant des images d’archives.

La société, qui a plusieurs projets en cours avec des institutions parisiennes, prévoit également la création d’une plate-forme Internet permettant de rassembler des données sur des sites archéologiques menacés ou en voie de disparition (à ne pas confondre avec le projet The Million Images Database). À partir de ces matériaux apportés directement par les internautes, elle envisage de modéliser en 3D les sites correspondants, puis de les porter en réalité virtuelle comme alternative à l’oubli.

* Extrait de l’article « Réalité virtuelle au musée – Premières expériences » paru pour la première fois dans Sonovision#5, pp.12-14.

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