ISE 2023 – Barcelone, J-1… !

L'ISE se déroule pour la seconde fois à Barcelone et ouvre ses portes ce mardi 31 janvier. Entretien avec Mike Blackman, son directeur général, une belle occasion de faire un bilan et de dresser les lignes de force de cette édition 2023...

 

Sonovision : Qu’avez-vous pensé de l’édition 2022 du salon ISE ? Quels sont vos retours ?

Mike Blackman : Nous savions que le salon aurait un certain succès – même s’il ne serait pas aussi grand que les éditions précédentes –, mais les résultats ont dépassé nos attentes ! La reprise continue : même si plusieurs entreprises n’étaient toujours pas revenues au rendez-vous, les exposants et visiteurs ont tous indiqué que ce salon était étonnamment réussi.

 

Mike Blackman, directeur général de l’ISE © DR

Comment trouvez-vous le nouvel espace d’exposition, la Fira de Barcelona ?

L’un des problèmes que nous rencontrions à Amsterdam, c’était le manque d’espace dans les halls d’exposition. À Barcelone, nous avons pu proposer des allées plus larges, de 4 à 6 m au lieu de 3 à 4 m. Plusieurs visiteurs d’Amsterdam avaient également indiqué qu’il était difficile de s’y retrouver, et c’est pourquoi la disposition générale de l’espace d’exposition barcelonais est plus simple, avec notamment des halls plus grands, mais moins nombreux. Les visiteurs en 2022 ont été nombreux à nous dire que l’espace était plus clair, plus moderne. Qui plus est, nous avons également pu améliorer l’accessibilité cette année, en offrant les transports publics gratuits vers l’événement.

 

Pensez-vous que les visiteurs asiatiques seront de retour en 2023 ?

Absolument ! Beaucoup de nos partenaires asiatiques ont une présence en Europe, et certains d’entre eux ont même installé des bureaux à Barcelone en réaction à notre déménagement d’Amsterdam. Et puis avec la réouverture annoncée de la Chine, nous sommes convaincus que beaucoup d’entreprises de cette région du monde seront présentes à la prochaine édition du salon ISE.

 

Sonovision et Mediakwest seront disponibles dans l’espace Media Showcase. © DR

Lors de l’édition précédente, il circulait une rumeur selon laquelle le salon ISE reviendrait à Amsterdam…

Je n’ai pas entendu celle-là, mais le nombre de rumeurs qui circulent au sujet de l’organisation du salon est extraordinaire ! En tout cas, nous nous sommes engagés vis-à-vis de la Fira de Barcelona jusqu’à 2025 au moins, et même si nous sommes toujours en phase d’essai, je pense pour ma part que nous avons pris la bonne décision. La dernière édition n’était pas un « vrai » salon ISE, mais la prochaine le sera et elle nous permettra d’avoir une bien meilleure idée de ce que peut nous offrir Barcelone et de ce qu’en pensent les visiteurs.

 

Prévoyez-vous de maintenir le format hybride de l’événement ou sera-t-il 100 % présentiel ?

Nous avons bien prévu une composante virtuelle pour le prochain salon et nous allons d’ailleurs créer beaucoup de contenus qui seront mis à disposition en ligne. Cette composante virtuelle ne sera évidemment pas aussi importante qu’en 2021, car notre ambition est avant tout de favoriser les contacts en personne ; il n’en demeure pas moins que nos contenus restent attractifs y compris pour des personnes qui ne sont pas en capacité de se rendre sur le lieu du salon. L’un des problèmes avec l’événement virtuel, qui utilisait une plate-forme – assez coûteuse d’ailleurs – de notre partenaire Cisco, est que les participants appréciaient certes les contenus, mais qu’ils ne passaient pas très longtemps à interagir avec ceux-ci. En revanche, quand on se rend à un événement en présentiel, on doit pleinement s’y investir, souvent plusieurs jours de suite. Et puis les exposants eux-mêmes cherchent à atteindre les visiteurs pour leur parler de leurs produits, alors que les visiteurs virtuels se contentent généralement de suivre les conférences en ligne, les présentations, etc. Le contact avec les commerciaux, c’est quelque chose que nous ne sommes pas encore parvenus à transposer dans un événement en ligne.

 

J’ai remarqué sur votre site Web de nouveaux mots-clés comme « broadcast » et « OTT », ainsi qu’une conférence sur la production de contenus : est-ce une concurrence vis-à-vis du salon IBC ?

Aucunement ! Pendant les années que nous avons passées à Amsterdam, nous n’avons pas beaucoup mis en avant les technologies de création et de diffusion de contenus présentées au salon ISE, mais elles ont toujours été là. Mais le marché évolue, comme vous avez pu le voir avec les nombreuses solutions de studio virtuel présentées l’an dernier, et ce type de solution se rapproche de plus en plus de nos marchés. De grandes entreprises se dotent de leurs propres studios et font leur propre communication audiovisuelle, tandis que les grands studios font eux aussi de plus en plus souvent appel aux technologies de nos partenaires, par exemple avec The Mandalorian ou encore 1899. Ce n’est donc pas nous qui sortons de notre territoire, ce sont eux qui arrivent sur le nôtre ! Il y a également le fait qu’en Espagne, quand on parle d’audiovisuel, les gens pensent immédiatement à la télévision et au cinéma : nous avons donc tout un travail de pédagogie à faire auprès du marché espagnol, mais il faut également que notre événement corresponde aux attentes actuelles de ce marché. C’est l’autre raison pour laquelle nous avons lancé cette partie spéciale de notre salon.

 

Les studios virtuels avec des moteurs 3D temps réel seront présents lors de l’ISE. Un mixte technologique entre l’intégration AV, le broadcast et le cinéma. © DR

 

Quelles seront les nouveautés et les tendances de cette nouvelle édition ?

Vous continuerez sans doute de voir plus de studios virtuels, plus de solutions orientées vers le métavers et surtout plus de solutions pour les réseaux IP, car ceux-ci sont vraiment en train de décoller. Connectivité, Active Matrix, affichages Led flexibles, art immersif… voilà un avant-goût des sujets du salon ISE à venir !

 

Depuis le transfert à Barcelone, le visitorat a lui aussi un peu changé… pensez-vous que vos visiteurs du nord de l’Europe vous resteront fidèles ?

Nous l’espérons en tout cas. L’année 2022 a été difficile en raison de nombreuses restrictions, mais nous sommes tout de même parvenus à attirer 40 000 personnes. Nous avons eu moins de visiteurs d’Amérique du Nord à la dernière édition car le salon InfoComm se tenait deux semaines plus tard, mais nous voyons déjà dans les inscriptions au prochain salon ISE que les Nord-Américains sont de retour. L’Amérique du Sud est, elle aussi, très représentée, et l’Europe du Nord amorce sa reprise. De toute évidence, nous n’aurons pas autant de visiteurs du Benelux que lorsque nous étions à Amsterdam, puisque pour beaucoup d’entre eux nous n’étions qu’à quelques heures de route. La France, l’Espagne, l’Italie ou encore le Portugal sont des pays : nous pensons qu’ils seront mieux représentés qu’auparavant.

 

Quel est le portrait-robot du participant au salon ISE ? Des initiatives sont-elles mises en place pour attirer un public plus jeune, plus féminin ?

Nous sommes une vitrine pour le secteur, mais il est vrai que celui-ci doit se montrer plus ouvert aux jeunes. À nos tous débuts, nous recevions beaucoup de demandes de la part d’universités et d’instituts de formation, mais initialement nous les refusions : je ne voulais pas organiser l’un de ces salons dont les chiffres de fréquentation étaient artificiellement gonflés par des groupes d’étudiants. Mais au bout d’un moment, nous nous sommes dit que les étudiants sont l’avenir du secteur : si nous ne leur montrons pas ce qui pourrait les attendre, où allons-nous trouver les prochains talents et les prochaines recrues ? C’est ainsi que nous avons lancé des initiatives conçues spécialement pour ce public : ils trouvent donc des contenus sur mesure, tandis que les exposants peuvent rencontrer un public à conquérir. La journée « AV Careers », par exemple, correspondait à cela : organisée par des associations sectorielles, elle incluait des présentations et des rencontres, et nous irons encore plus loin en 2024, en mettant les étudiants en contact avec le marché du travail proprement dit.

 

Vous avez parlé d’un engagement jusqu’en 2025. Vous avez également une longue relation avec les autorités locales, mais les hôtels à Barcelone ne sont pas beaucoup moins chers…

Ce n’est pas pour rien que nous ne nous sommes pas engagés pour dix ans : cela nous permet de limiter le risque d’une augmentation des prix des billets d’avion ou des chambres d’hôtel. Ce qui importe, pour nous, c’est que les visiteurs puissent toujours se rendre au salon ISE sans se ruiner.

 

Pour le mot de la fin, qu’avez-vous à dire aux visiteurs français ?

Je pense qu’ils y trouveront beaucoup plus de contenus passionnants qu’à Amsterdam, et que cette nouvelle édition sera incroyable : nous attendons plus de 900 exposants qui viendront présenter toute la palette de solutions et produits audiovisuels existant sur le marché. Il y aura également de nombreux lancements de produits, dont je ne peux évidemment pas encore parler ! Pour tous ceux qui veulent connaître l’avenir du secteur de l’audiovisuel, c’est au salon ISE que ça se passe.

 

Mode d’emploi

Le salon ISE se tiendra au centre de congrès Fira de Barcelone , Espagne, du 31 janvier au 3 février. Ce centre d’exposition ultra-moderne est connecté avec tous les moyens de transports, que ce soit les lignes de métro, de train, de bus, et se trouve à quinze minutes de l’aéroport.

L’exposition est divisée en sept zones :

  1. Audio / Hall 7 ;
  2. Production de contenus et distribution / Hall 6 ;
  3. Digital Signage et DooH / Hall 6 ;
  4. Lumière et scénique / Hall 7 ;
  5. Technologies multiples / Halls 3 et Hall 5 ;
  6. Résidentiel et Smart Building / Hall 2 ;
  7. Communication Unifiée et éducation / Hall 2.

Même si les organisateurs s’en défendent, l’ISE s’intéresse de plus en plus à la création de contenus certes pas pour le cinéma, la fiction mais pour la vidéo corporate, les studios virtuels, l’éducation, les arènes sportives et le live.

S’étendant sur plus de 2 000 m², le Congress Square est un lieu très animé au cœur de la Fira. Situé dans la grande allée centrale entre les halls 4 et 6 et les halls 5 et 7, il regorge d’innovations, d’opportunités de réseautage et d’organisations du secteur, rassemblant en un même lieu une série de partenaires divers. Nouveauté pour 2023, l’Impact Lounge offrira aux visiteurs la possibilité de rencontrer des organisations qui font la différence dans le secteur : Women in Live Music (WILM), SAVe, partenaire de l’ISE en matière de développement durable, et The Circle Society, communauté du secteur des médias et du divertissement. Le salon offrira un espace aux visiteurs pour entrer en contact avec ces organisations et découvrir leur travail et leurs réalisations.

Après des débuts réussis en 2022, le salon des influenceurs accueille à nouveau des créateurs de contenu, des lanceurs de tendances sur les médias sociaux et des commentateurs qui font partie intégrante de la communauté technologique. Attendez-vous à un programme de podcasts et d’événements dans cet espace conçu pour la collaboration et la conversation.

 

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Extrait de l’article paru pour la première fois dans Sonovision #30, p. 14-23