Le mapping, un marché cassé par la crise ?

Déjà amorcée avant la crise, la baisse des budgets semble s’accélérer. « Je crains que certains commanditaires fassent preuve de cynisme et jouent sur la concurrence », s’agace Nathanaëlle Picot, co fondatrice du laboratoire d'expérimentation Pixel n’Pepper. « Tout le monde a faim, a besoin de bosser ! »
Si le mapping en France ne redémarre pas, il faudra se tourner vers l’étranger. Les tours dotées d’écrans Led, comme le Burj Khalifa de Dubaï, permettent de travailler sans calage, comme l’a expérimenté Pixel N’Pepper. © Pixel N’Pepper

Sébastien Salvagnac s’inquiète aussi de voir de nouveaux marchés « sortir très bas…Les réponses données sont donc de qualité moyenne. Il ne faut pas confondre mapping vidéo et “vidéo façade”, on ne travaille plus le bâtiment en 3D. »

Il a conscience qu’avec la crise, certains commanditaires ne sont plus prêts à investir 30 000 euros dans un mapping. « On va peut-être tous devoir participer à un mapping démocratisé, mais il nous faudra créer de nouvelles structures. » Et surtout faire de la « pédagogie ».

« Notre travail, c’est de la précision, du sur-mesure. Modéliser ainsi un décor, à 5 000 euros, ce n’est pas possible. Le prêt-à-porter existe, mais c’est différent de la haute couture. Il faut expliquer la différence de travail entre un mapping discount et une vraie création car sur le papier, c’est difficile de saisir la différence de résultat entre un VP 50k et trois VP 100k. »

Il réfléchit à comment se positionner sur ce marché : « Pour les fêtes, un père Noël à base d’images existantes projeté avec un 10k, c’est possible. Mais on retourne aux origines : la projection type cinéma et non pas le mapping. »

 

Extrait du dossier paru pour la première fois dans Sonovision #23, p. 54-60. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.