Mixtapes : un laboratoire inédit pour explorer nos pratiques d’écoute en streaming

À l’occasion du salon VivaTech, Deezer, le CNRS, l’EHESS, l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’Université Paris Cité et l’Agence nationale de la recherche (ANR) ont annoncé la création du laboratoire commun Mixtapes.
De gauche à droite : Aurélien Hérault, directeur de l'innovation de Deezer ; Mehdi Gmar, directeur délégué à l'innovation du CNRS ; Arnaud Torres, conseiller de la Présidence de l'Agence nationale de la recherche (ANR) ; Clarisse Berthezène, Université Paris Cité, et Estelle Gérard, responsable du service Projets et conventions au sein de la direction du développement de la recherche de l'EHESS. © David Pell/CNRS Images.

 

Ce nouveau LabCom, soutenu par l’ANR à hauteur de 363 000 € sur 54 mois, a pour ambition d’étudier en profondeur les pratiques d’écoute musicale et de podcast sur les plateformes de streaming, en croisant approches scientifiques et données issues du terrain.

 

Comprendre les dynamiques d’écoute à l’ère du streaming

Pendant quatre ans, Mixtapes va analyser les trajectoires sociales, spatiales et culturelles des pratiques d’écoute en France, avec une ambition : documenter la circulation des œuvres musicales et comprendre comment les usages évoluent à l’échelle locale et internationale. L’impact des plateformes, et notamment des algorithmes de recommandation, sera au cœur de ces recherches.

Ce laboratoire interdisciplinaire associe sciences sociales et sciences informatiques. Les équipes vont travailler sur des thématiques aussi variées que l’évolution des goûts musicaux dans le temps, la transmission familiale des préférences culturelles, ou encore les écarts entre les goûts déclarés et les comportements d’écoute réels.

 

Une collaboration de long terme entre recherche et entreprise

Mixtapes s’inscrit dans la continuité d’une collaboration initiée en 2017 entre Deezer et le laboratoire Géographie-Cités (CNRS/EHESS/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Université Paris Cité). Il prend la suite du projet Records (2020–2025), également soutenu par l’ANR, qui explorait les pratiques des publics du streaming musical.

La création de ce laboratoire commun marque un tournant : pour la première fois en France, un acteur majeur du streaming s’engage à ouvrir durablement à la recherche publique un accès structuré à des données d’écoute individuelles, anonymisées et contextualisées. Un partenariat pionnier entre innovation technologique et excellence scientifique.

 

Des données d’écoute uniques pour la recherche

L’une des forces du LabCom Mixtapes réside dans la richesse de son corpus. Les données analysées croiseront des métriques d’usage issues de Deezer (big data) avec des informations qualitatives collectées par questionnaire et entretiens. Ces protocoles, développés dès 2019, permettent de mener des enquêtes à grande échelle tout en respectant strictement les exigences du RGPD.

À terme, ces dispositifs seront étendus à d’autres pays afin de mener des études comparatives internationales. Autre objectif clé : produire des jeux de données anonymisées, documentées et ouvertes, pour qu’elles puissent bénéficier à l’ensemble de la communauté scientifique.

 

Une initiative saluée par les partenaires

« Ce projet inédit explore les usages numériques liés à l’écoute de musique et de podcasts. Il illustre un rapprochement original entre sciences et innovation dans le champ culturel », souligne Mehdi Gmar, directeur général délégué à l’innovation du CNRS.

Pour Aurélien Hérault, directeur de l’innovation chez Deezer : « En partageant des données d’écoute riches et anonymisées, nous contribuons à une recherche de pointe sur les usages du streaming musical. Cela renforce la transparence du secteur et nous aide à améliorer nos produits. »

Arnaud Torres, conseiller de la présidence de l’ANR, se réjouit du lancement : « Mixtapes incarne parfaitement notre volonté de soutenir des partenariats public-privé structurants et durables. Il prolonge la dynamique du projet Records et illustre le rôle central de l’ANR dans l’innovation collaborative. »