C’est une pure application multimédia, même si en l’occurrence le son est souvent neutralisé intentionnellement –des écrans silencieux étant moins intrusifs – pour ne pas envahir l’espace public. Un procédé qui permet la programmation de messages dans le temps, et adresse indifféremment des écrans vidéo, ou des vidéoprojections, dans des lieux publics distants, en intérieur comme en extérieur. On le désigne par son équivalent anglais « digital signage », par le sigle DOOH (Digital Out Of Home) ou encore par SAO (Signalétique Assistée par Ordinateur).
C’est un service numérique qui tire avantageusement bénéfice de la dématérialisation. Son processus technique repose sur les technologies numériques actuelles du domaine de l’image, mais plus encore sur les services multimédias accessibles en réseau. Et nous allons découvrir comment les automates de diffusion – qui hier encore étaient des équipements complexes et coûteux, réservés à la diffusion vidéo des régies finales pour les chaînes de TV – sont aujourd’hui des outils grandement simplifiés, fiables et abordables pour séquencer des pages électroniques et satisfaire des applications professionnelles ou institutionnelles à budgets serrés.
Un système multimédia
L’affichage dynamique, parfois appelé affichage numérique, se situe à la croisée des technologies vidéo et web. Ce support visuel présente des contenus reconstitués à partir de pages électroniques par un navigateur web. Une page électronique est décrite par un fichier numérique d’une nature particulière, qui fait appel à un langage normalisé : le HTML (HyperText Markup Langage). Le langage de balisage d’hypertexte est devenu, en deux décennies seulement, la formidable clé de voûte qui maintient l’équilibre des édifices de savoir que sont les réseaux d’information numérique.
Aujourd’hui, c’est HTML dans sa version 5 qui est utilisé dans tous les pays connectés sur tous les continents pour décrire, dans son sabir hexadécimal, les pages électroniques des sites web. Des pages qui peuvent bien sûr intégrer des animations et des vidéos, et qui sont lisibles à coup sûr, ici et partout, l’instant d’après et pour longtemps. C’est ce langage HTML5 du web qui est aujourd’hui utilisé pour coder les pages des contenus transportés et reproduits par des systèmes d’affichage dynamique.
Ces systèmes utilisent des écrans électroniques, panneaux d’affichage à Led, ou encore des projections vidéo. Les immenses progrès techniques réalisés au cours des dernières années sur ces équipements ne sont pas indifférents au développement récent de ce type d’application. Des écrans plats moins encombrants, de grandes dimensions, avec une image mieux détaillée grâce à la haute définition, plus lumineuse, et surtout accessible, avec des prix de vente réduits pour permettre la constitution de parcs matériels constitués de dizaines ou de centaines d’unités déployées en réseaux. Quel type de système technique alimente ces écrans ? La source mise en œuvre est une unité centrale d’ordinateur équipée d’une carte vidéo graphique HD, de stockage et d’une connectivité à Internet qui peut être filaire ou en WiFi, un peu comme celle utilisée par tout à chacun pour rechercher des informations sur le web.
Imaginons un instant que des pages web bien formées soient capables de temporiser la durée de leur affichage, et leur horaire d’apparition ; que ces pages électroniques soient simplement accessibles par le réseau Internet ; elles ne seraient pas pour autant publiques, car leur accès serait réservé à un usage déterminé. Ces pages professionnelles pourraient contenir les éléments visuels, fixes (photos, graphismes…) ou en mouvements (vidéos, animations…), qu’on rencontre communément sur les pages des sites web consultées ; elles auraient en plus la capacité de se succéder à l’écran automatiquement : une véritable programmation minutée, telle qu’on en connaît le principe pour les programmes en radio et en télévision, pour des pages électroniques ; c’est précisément ce que permet l’affichage dynamique.
Une autre forme d’interactivité
Quand on parle d’interactivité, c’est généralement pour exprimer la capacité du public récepteur à interagir avec le déroulement d’un contenu audiovisuel linéaire ; en caractérisant le pouvoir donné à un individu de choisir son mode personnel de consultation d’un contenu conçu par un éditeur. L’exemple le plus représentatif étant l’extrême liberté donnée à l’internaute, qui navigue à son gré en appelant à l’envi des pages web d’origine et de consistance les plus diverses. S’agissant d’une présentation publique, l’affichage dynamique ne permettra pas du tout au spectateur d’intervenir sur le cours de la programmation : un écran public, partagé par une assistance ou une communauté, ne saurait être contrôlé par un individu.
En revanche, le système d’affichage dynamique va permettre d’autres formes d’interactivité : d’abord, en autorisant la modification de la programmation par un éditeur distant, et ce, même en cours de diffusion ; à tout instant, et depuis n’importe quel lieu connecté. En effet, le système de gestion des contenus et de la programmation, le « back office », qu’on connaît sous le nom de CMS (Content Management System) pour l’édition des sites web, est une application web utilisable depuis un ordinateur ou équipement mobile connectés à Internet. Contrôler à distance, et à tout moment, la programmation d’un écran d’affichage public est déjà un service très attractif.
Une autre forme d’interactivité est rendue possible par l’insertion automatique de contenus qui sont eux-mêmes élaborés en temps réel par des éditeurs tiers (informations saisies par un opérateur sur un autre site) ou par des systèmes « intelligents ». La mise à disposition d’informations diverses, comme la date et l’heure, ou la température ambiante, repose aujourd’hui sur des processus de collecte et de transmission de données entièrement automatisés. Ces informations mises à jour en continu, dans des temporalités différentes, sont disponibles sur des sites spécialisés et peuvent être embarquées dans des pages avec une présentation personnalisée. D’autres ressources du web comme les flux de syndication RSS, et les données provenant des réseaux sociaux, ne sont pas en reste et peuvent prendre part à la constitution des pages affichées.
Fin de la partie 1… La suite mardi !