ISE 2021, place au digital !

Présentation détaillée de l’ISE 2021 par Mike Blackman, directeur général du salon. Un événement hybride pour ne pas dire 100 % digital.
L’ISE 2021 proposera un ensemble de conférences et de présentations depuis une scène virtuelle. © DR

Il faudra encore attendre quelques mois pour déambuler sur les Ramblas et les allées de l’ISE à Barcelone, et grignoter des tapas. Il sera toutefois possible de découvrir les nouveautés de certains exposants, d’assister à des conférences, keynotes…

 

Pouvez-vous nous parler de cette édition hybride du salon ISE et expliquer à nos lecteurs ce qu’ils découvriront début juin ?

Nous avons bien sûr été très déçus de devoir reporter le salon : en quittant Amsterdam après l’édition de février 2020, nous pensions comme beaucoup que la pandémie ne durerait que quelques mois. En avril, nous avons commencé à comprendre que le retour à la normale n’aurait pas lieu aussi rapidement, mais nous pensions toujours pouvoir organiser le salon en février 2021. Lors d’un point sur la situation en août, nous avons estimé que l’évolution de la situation ne nous permettrait pas de maintenir le salon comme prévu. Nous en avons beaucoup parlé en interne et, après avoir envisagé différentes possibilités, nous avons décidé qu’il serait plus sage de reporter le salon en juin 2021.

C’est également à ce moment-là que nous avons commencé à étudier la possibilité d’un événement hybride pour répondre à deux besoins. Tout d’abord, les participants qui ne pourraient ou ne voudraient pas se déplacer doivent tout de même avoir accès à l’événement et à nos exposants. Deuxièmement, chaque année environ 10 % des inscrits ne viennent pas et nous leur demandons toujours pourquoi ils ont changé d’avis : dans la plupart des cas, c’est parce qu’un autre événement plus important a pris la priorité sur le salon ISE. Parfois une réunion cruciale, parfois une installation délicate… mais nous avons décidé qu’il fallait offrir à ces gens-là la possibilité d’assister virtuellement au salon ISE. C’est cette première expérience qui nous a orientés vers un événement hybride.

 

Avez-vous fait un audit pour choisir la plate-forme la plus adaptée ?

Dès avril ou mai 2020, nous avons commencé à étudier différentes plates-formes, recueillir l’avis de leurs utilisateurs et utiliser nous-mêmes ces plates-formes pour découvrir leur potentiel et la conclusion est claire : non seulement aucune de ces plates-formes ne répond à nos besoins, mais les participants eux-mêmes n’apprécient pas le format des divers événements virtuels auxquels ils ont participé.

Quand nous avons lancé notre premier Rise Spotlight, nous avons compris qu’il faudrait présenter les contenus sous une forme brève. Si un événement virtuel dure toute la journée, les participants ne resteront pas sur la durée. Au bout de quarante minutes, ils se lassent. Ils sont toujours connectés, bien sûr, mais ils lisent leur messagerie, passent des coups de fil… on n’a plus leur attention. On peut les captiver pendant vingt ou trente minutes mais ensuite ils commencent à être distraits. La durée maximale, c’est quarante minutes. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser nos contenus en séquences de cinq et de vingt minutes afin de veiller à ce que les participants en tirent pleinement parti et de les répartir par thématiques.

Cette approche sera donc également celle que nous utiliserons pour le volet numérique du salon ISE. Nous aurons un excellent studio virtuel grâce auquel les intervenants pourront s’adresser à la fois au public sur place et aux spectateurs à distance. Il n’y aura pas de stands virtuels pour les exposants, mais nos partenaires auront accès à des espaces et à des plates-formes où ils pourront présenter leurs solutions aux participants intéressés. En fait, la partie virtuelle du salon ISE ressemblera un peu à Netflix, avec une « scène principale » en direct mais également toute une série de chaînes thématiques qui permettront à chacun de s’orienter vers les sujets les intéressant.

 

C’est Cisco qui sera votre partenaire pour la plate-forme et l’architecture, c’est bien ça ?

Oui, nous avons envisagé une bonne centaine de plates-formes avant de nouer ce partenariat avec Cisco, qui est d’ailleurs l’un de nos clients. Leur projet nous a séduit notamment par son audace et son innovation, et nous avons hâte de le voir en action !

 

Outre ces présentations, y aura-t-il des exposants ?

En ce qui concerne le volet présentiel du salon, nous devons bien sûr composer avec des restrictions assez difficiles. Nous en avons longuement parlé avec notre comité de pilotage en février et fini par présenter une solution alternative en accord avec les fabricants : si les participants ne pouvaient se déplacer, alors nous pourrions faire venir le salon jusqu’à eux sous la forme de quatre « mini événements » locaux. Nous avons malheureusement dû abandonner deux d’entre eux, prévus à Munich et à Amsterdam, car la situation n’est pas encore assez stable et les restrictions peuvent changer du jour au lendemain. Nous ne pouvions évidemment pas demander à nos partenaires de s’engager dans ces conditions.

Cependant, nous maintenons les événements locaux de Barcelone et de Londres ; il n’y aura que 2 000 participants environ et il serait difficile de faire mieux dans la situation actuelle. Cela permettra aux professionnels et aux exposants qui le souhaitent vraiment de se rencontrer et de créer des liens.

 

Pouvez-vous nous donner une idée du volume et de la variété des contenus proposés ?

Il me semble que nous avons huit chaînes thématiques en plus de la scène principale de l’événement et chaque partenaire dispose également de sa propre chaîne qui pourra prendre différentes formes : mini site Web, démonstrations en direct, etc. Il y aura donc beaucoup de variété puisque les partenaires sont une quarantaine environ.

 

Cette édition du salon sera-t-elle centrée sur des thèmes en particulier ?

Nous essayons bien sûr d’offrir un éventail le plus large possible : les participants pourront découvrir, par exemple, la signalétique numérique, l’évolution des lieux de travail, l’événementiel, les immeubles intelligents, l’apprentissage numérique ou encore la réalité mixte. Il s’agit pour nous de couvrir la plupart des secteurs – que nous présenterions lors d’un salon ISE plus traditionnel – en continuant d’offrir des keynotes donnés par un impressionnant panel d’experts.

 

Les conférences et keynotes aborderont-ils les enjeux liés au développement durable ?

Ce sujet se retrouve en fait en filigrane de nombreuses thématiques abordées dans le cadre du salon. Par exemple, les fabricants de murs d’images proposent des solutions plus économiques en termes d’énergie. Plutôt que de traiter ces questions de manière séparée, nous les intégrons à chacun des thèmes que nous présentons et c’est donc sous cette forme que vous pourrez les voir : après tout, le développement durable est un enjeu qui touche le secteur audiovisuel tout entier !

 

Concernant les inscriptions, voyez-vous une différence par rapport aux années précédentes, notamment en ce qui concerne la part de participants qui viendront de l’étranger ?

Les événements en présentiel s’adressent à un public plus local : celui de Barcelone a une certaine portée internationale, mais le mini-salon de Londres accueillera principalement des professionnels britanniques. L’événement numérique, en revanche, sera suivi par des participants de l’Europe tout entière et même d’Amérique du Nord et du Moyen-Orient.

 

Vous avez également conclu un partenariat avec The Next Web ?

Oui, c’est un partenariat que nous avons annoncé l’an dernier. Pour donner un peu de contexte, ISE a toujours su réunir les acteurs professionnels du secteur : fabricants, intégrateurs, distributeurs… tous les géants sont des habitués du salon. Or, depuis quelques années, nous cherchons à attirer également les entreprises, c’est-à-dire les acheteurs et utilisateurs finaux des solutions que présentent nos exposants, et c’est pour continuer notre développement dans cette direction que nous nous sommes tournés vers TNW. Cela nous permet par ailleurs d’atteindre de nouvelles entreprises et de nouvelles technologies faisant leur entrée sur notre secteur.

 

Pensez-vous maintenir ce format d’événement hybride pour les éditions futures du salon ?

Absolument. Cette première édition hybride sera riche en enseignements qui nous seront très utiles pour les prochaines ! Nous pensons évidemment que le format et le programme que nous avons choisis sont les bons, mais nous regarderons de très près les retombées du salon ISE 2021 afin de faire encore mieux l’année prochaine. Ce processus d’analyse et d’amélioration permanentes nous a toujours été très cher et c’est également la raison pour laquelle nous sommes constamment à l’affût de nouveaux sujets à traiter en réponse à l’évolution du secteur.

 

Quelques remarques de conclusion pour nos lecteurs, pour les encourager à participer au salon ISE virtuel ?

Je ne peux pas entrer dans les détails, mais il y aura en tout cas des annonces exclusives de nouveaux produits et technologies ! Si vous ne pouvez pas vous rendre à Londres ou à Barcelone, il est très facile de vous inscrire pour l’événement virtuel : rendez-vous sur www.iseurope.org pour nous rejoindre. Ce que je peux vous assurer, c’est que vous retrouverez au salon ISE des nouveautés à la fois en termes de formats et de contenus. Nous aurons, entre autres, Ventura Barba, le directeur du Sónar Festival, qui parlera de l’« effet Covid » sur le secteur de l’événementiel ou encore Tom Raftery, directeur de l’innovation chez SAP, un géant du logiciel d’entreprise qui commence à s’intéresser au monde de l’audiovisuel.

 

Renseignements et inscriptions sur le site de l’ISE 

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Sonovision #23, p. 10-12. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.