Un nouveau logiciel VR aide à simuler les maladies oculaires

Publiée pendant la Semaine mondiale du glaucome 2020, une nouvelle étude de la « City University of London » démontre comment les visiocasques (HMD), disponibles dans le commerce, peuvent être exploités pour aider dans la vie de tous les jours les personnes atteintes de glaucome.
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Le glaucome est un terme général désignant un groupe de maladies dégénératives de l’œil qui affectent le nerf optique. C’est la principale cause de cécité irréversible dans le monde.

Selon l’étude réalisée par le laboratoire de recherche Crabb Lab installé au sein de la « City University of London », cette technologie permettrait d’aider les responsables à mieux évaluer l’impact sur les personnes souffrant de déficience visuelle, mais aussi aider les architectes à concevoir des bâtiments plus accessibles pour les malades.

Vingt-deux volontaires non atteints de glaucome ont participé à l’étude. Les participants portaient un visiocasque HMD tout en effectuant diverses tâches en réalité virtuelle ou augmentée.

Dans la réalité virtuelle, les participants ont été placés dans une situation de simulation d’une maison “encombrée”. En bougeant leurs yeux et leur tête, ils ont pu regarder autour d’eux afin de trouver un téléphone portable caché quelque part dans la maison.

Dans la tâche de réalité augmentée, les participants ont navigué dans un labyrinthe virtuel de taille humaine, qu’ils ont visualisé à travers des caméras à l’avant du casque HMD.

Les capteurs du casque HMD ont suivi la position des yeux de chaque participant, permettant au logiciel de générer une zone de vision floue, appelée “scotome”, qui obstruait la même partie de leur champ visuel, où qu’ils regardaient.

Le scotome a été créé à partir de données médicales provenant d’un véritable patient atteint de glaucome, et a limité la vision soit dans la partie supérieure du champ visuel du participant, soit dans la partie inférieure. Dans les essais “témoins”, le scotome était absent.

Comme pour les patients atteints de glaucome, les participants étaient plus lents à effectuer les tâches en présence de la déficience simulée, et effectuaient également plus de mouvements de la tête et des yeux. De même, ils ont trouvé les tâches particulièrement difficiles lorsque la perte de vision obstruait la partie inférieure de leur champ visuel. Les résultats ont également montré que certaines personnes étaient plus aptes à faire face à la situation que d’autres souffrant d’une déficience artificielle identique.

Le logiciel que les chercheurs ont créé pour simuler la déficience visuelle (OpenVisSim) a été partagé en ligne pour que les gens puissent l’utiliser et le développer librement. Il est compatible avec la plupart des visiocasques HMD et des smartphones disponibles dans le commerce, et prend en charge toute une série d’effets visuels, conçus pour simuler les différents symptômes associés à toute une série de maladies oculaires.

Le premier auteur de l’étude, Peter Jones, maître de conférences à la “City, University of London” et chercheur au Crabb Lab, a souligné :

Bien qu’il soit impossible de recréer exactement ce que c’est que d’avoir un glaucome, nos conclusions suggèrent que les simulateurs numériques peuvent au moins permettre aux gens de faire l’expérience de certains des défis auxquels les personnes atteintes de glaucome sont confrontées chaque jour. Nous travaillons actuellement avec des architectes pour déterminer si les simulateurs de perte de vue peuvent être utilisés pour concevoir des bâtiments et des systèmes de transport plus accessibles pour les malades“.

L’étude était publiée dans le journal en ligne, npj Digital Medicine. Peter Jones est auteur d’un blog “Behind the paper” créé pour accompagner la sortie de l’article.