Nantes : l’Art numérique sur l’espace public

Pour marquer la rencontre entre l’univers des arts numériques, du mobilier urbain et de l’espace public, Nantes Métropole a initié une démarche innovante autour des arts numériques. Un appel à projets lancé par JCDecaux et Stereolux, en septembre 2018 dans le cadre de la Nantes Digital Week et de l’inauguration de Scopitone, a permis de sélectionner deux initiatives d’artistes, qui prennent vie sur quatre mobiliers digitaux et interactifs déployés pour l’occasion. Les Nantaises, les Nantais ainsi que les visiteurs peuvent interagir avec ces œuvres jusqu'au 12 Mai.
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L’appel à projet « Art numérique et mobilier urbain » lancé en septembre 2018 visait à favoriser la création, l’innovation et l’échange sur l’espace public, en explorant les nouvelles opportunités créatives des mobiliers numériques. Un jury technique, composé de représentants de JCDecaux, Nantes Métropole/Ville de Nantes et Stereolux, a sélectionné, en novembre 2018, 2 œuvres parmi les 23 proposées par des artistes ou collectifs artistiques.

Les lauréats, Scenocosme avec le projet « Exister » et Screen Club & Superscript avec le projet « Translate », ont ensuite travaillé en étroite collaboration avec les équipes R&D de JCDecaux pendant plus de 3 mois pour détourner les mobiliers numériques de leur usage serviciel habituel afin de proposer une expérience artistique et interactive inédite.

Les créations sont à découvrir à Nantes, en accès libre sur l’espace public, du lundi 8 avril au dimanche 12 mai, de 8h à 22h, dans quatre lieux :

  • Les Nefs ;
  • Place Graslin ;
  • Place Ricordeau (skate park) ;
  • Pôle d’échanges d’Haluchère.

 

Cette démarche, menée autour des arts numériques et du mobilier urbain, a été pensée également comme une opportunité pour sensibiliser aux arts numériques et accompagner les usages du numérique.

Stereolux a ainsi organisé un atelier autour du projet Translate au Studio 11/15 (Ile de Nantes) pendant les vacances scolaires. Destiné à une dizaine d’adolescents, cet atelier leur permettait d’inventer des “tableaux” numériques inspirés de ceux créés par les artistes de Translate en réutilisant des briques de codes développées pour ce projet.

“Avec cet appel à projet nous avons voulu concilier deux exigences : utiliser le mobilier numérique pour rendre l’Art numérique accessible à tous et s’appuyer sur une expérience artistique interactive pour sensibiliser, notamment les plus jeunes, aux usages de la technologie. C’est notamment le sens donné aux actions de médiation qui seront menées par le Studio 11/15.”

Le projet Translate, proposé par Martial Geoffre-Rouland (Screen Club) & Superscript, originaires de Lyon, revient aux origines de l’art numérique et des premiers algorithmes conçus par les pionniers du dessin généré par ordinateur.

Pensé comme un hommage, et inspiré par des initiatives telles que le Recode Project (projet communautaire visant à préserver le Computer Art en traduisant d’anciens codes en un langage de programmation moderne : le Processing), ce dispositif a pour objectif de faire revivre et de ré-interpréter les expérimentations des pionniers de l’art numérique en leur donnant une dimension interactive et en les transposant dans l’espace urbain.

Proposée par Scenocosme (Grégory Lasserre & Anaïs Met den Ancxt – Rhône-Alpes), Existerest une œuvre interactive qui cherche à créer un lien entre un personnage fictif et les passants : le personnage les invite à le prendre en photo afin de la publier sur son mur facebook ou sur d’autres réseaux sociaux.

Il semble ainsi gagner progressivement une reconnaissance sociale, bien qu’illusoire. Il met en œuvre des stratégies pour attirer son public : il interpelle les passants lorsqu’ils s’approchent de lui, les invite à sourire pour engager la conversation, à prendre des selfies avec lui, à le publier sur les réseaux, à faire des pas de danse, à revenir avec plus de monde, à chanter. Il fait parler quand ce n’est pas lui qui parle et stimule des réflexions sur nos représentations.