Pour le marché du broadcast, Sony nous avait habitués à des mélangeurs ultra-puissants aux capacités démesurées et aux fonctionnalités multiples. Avec le modèle MCX-500, le constructeur vise la production corporate ultralégère et propose un modèle monobloc pesant juste 2 kg environ, avec un boîtier de la taille d’un ordinateur portable 14 pouces, un peu plus épais, et pour un prix autour de 2 000 euros hors taxes.
Il regroupe néanmoins les fonctions classiques de mixage vidéo et audio, des effets spéciaux, un enregistreur sur carte mémoire et un encodeur de streaming. L’objectif est d’offrir à une équipe réduite de deux ou trois personnes, les moyens d’enregistrer et de diffuser en live un petit plateau à deux ou trois caméras, la configuration idéale pour une webTV ou un événement à partager sur Internet.
Un mélangeur HD à quatre sources
Le mélangeur MCX-500 fonctionne en HD en 1080i50 ou 1080i59.94 et il est équipé de huit entrées vidéo SD ou HD : quatre compatibles 3G-SDI (HD ou SD), deux en HDMI (SD, 720p ou 1080i) et deux en composite analogique SD. Afin de limiter l’encombrement de l’appareil et réduire son coût en limitant le nombre de touches du pupitre, les barres de présélection sont limitées à quatre entrées. Au cours du direct, il est possible de les basculer entre SDI et HDMI ou composite au prix d’une petite manipulation sur l’écran tactile intégré ou via l’interface web d’un micro-ordinateur raccordé au mélangeur par son port réseau.
Le mélangeur possède les fonctions classiques de tous les produits similaires : barres A/B de sélection cut pour effectuer les transitions avec fondu, huit volets, trente-trois effets numériques simples, un PIP, un chroma-key. La durée de la transition automatique est sélectionnable entre trois valeurs mémorisées et réglables de 0 à 10 secondes. Avec la version 2.0 du firmware, la durée de la transition est contrôlable manuellement. Des incrustateurs de logos et de titrages sont également prévus avec une entrée dédiée pour la source des titres fournie depuis un ordinateur avec, hélas, un connecteur VGA. Une entrée DVI-I aurait été plus polyvalente.
Un ordinateur indispensable pour le configurer complètement
Pour éviter de multiplier les boutons et les menus, un écran tactile LCD est intégré au pupitre. Il fournit un accès direct à huit effets présélectionnés à l’avance. Son contenu est adapté de manière contextuelle aux fonctions sélectionnées et sert aussi à présélectionner les sources vidéo, à contrôler les sources audio du mélangeur audio intégré et des fonctions annexes. Les ingénieurs de Sony ont équipé le mélangeur MCX-500 d’une interface web interne de manière à assurer le contrôle complet du mélangeur et toute sa configuration depuis un ordinateur ou une tablette avec un simple navigateur. L’un des écrans reproduit l’organisation du pupitre et offre ainsi la capacité de le piloter à distance. Des pages dédiées servent à caler la position des titres et des logos dans le cadre final. Les réglages du chroma-key peuvent être, au choix, effectués en mode de détection automatique et ensuite affinés manuellement. L’ordinateur se raccorde au mélangeur de manière classique via un réseau local, ce qui exige d’installer un switch réseau. Mais pour faciliter la vie aux équipes techniques, les concepteurs ont prévu également un mode de liaison direct avec un simple câble RJ-45. Vu le nombre de réglages disponibles uniquement dans l’interface web du mélangeur, il semble indispensable de prévoir systématiquement un ordinateur ou une tablette pour exploiter totalement toutes les fonctionnalités du mélangeur.
Au niveau des sorties, il est équipé de trois sorties programme, une HD-SDI, une HDMI et une composite analogique SD, et d’une sortie monitoring HDMI avec un affichage multiviewer. Celui-ci affiche simultanément l’image « programme », le « preview » et en mode vignette les quatre sources présélectionnées sur les quatre entrées des barres de sélection, ainsi que l’entrée titrage.
La partie mixage audio traite cinq sources, les signaux audio embeddés des entrées SDI et HDMI, et une entrée ligne stéréo analogique externe sur connecteur XLR. Les signaux audio embeddés peuvent être traités en mode audio-follow selon la source sélectionnée pour la sortie programme ou conservés en permanence. Un réglage de niveau, un commutateur PFL et un interrupteur sont accessibles sur chaque voie, via l’écran LCD tactile. Cela exige des manipulations un peu complexes en cours de direct. Comme pour beaucoup de mélangeurs vidéo intégrant une partie mixage audio, il sera plus sage de prévoir un mélangeur externe dont la sortie sera raccordée sur les deux entrées analogiques du MCX-500, ou bien de récupérer la sortie ligne de la sonorisation de la salle.
Un enregistreur et un encodeur de streaming incorporés
Ce mélangeur est équipé d’un enregistreur vidéo interne fonctionnant avec des cartes Memory Stick. Le signal final est enregistré au choix en mode AVCHD (débit possible de 9, 17 ou 24 Mb/s) ou en XAVC S avec enregistrement progressif à 60, 50, 30 et 25 images/s et un débit de 50 Mbit/s. La partie enregistrement fonctionne uniquement en mode « record ». Aucune fonction de lecture n’est prévue. Pour contrôler son enregistrement, il faut déplacer la carte vers un lecteur vidéo Memory Stick ou la brancher à un ordinateur équipé du logiciel Sony PlayMemories Home. Pour éviter cette manœuvre, le mélangeur MCX-500 est équipé d’un port USB qu’il suffira de raccorder à un ordinateur. Ce dernier pourra effectuer la lecture du contenu de la carte sans la sortir du mélangeur.
Pour assurer la diffusion live sur Internet, un encodeur de streaming est également incorporé. Pour simplifier les procédures de réglages, il est préconfiguré pour les plates-formes Ustream, Facebook Live et YouTube Live. Il suffit d’entrer son login et son mot de passe et la diffusion en live démarre. Il est possible de le raccorder également à un serveur local. Selon la qualité souhaitée et le débit pour le recevoir, deux formats d’image sont proposés : soit du 640 x 360 pixels avec un débit de 1 Mb/s, soit du 1 280 x 720 pixels encodés à 3 Mb/s. Trois profils d’utilisation peuvent être mémorisés et rappelés via le panneau de réglages LCD. La partie basse de l’écran monitoring affiche l’état de l’enregistreur vidéo et de l’encodeur de streaming, ainsi que l’heure, le time-code et les vumètres audio de la sortie ligne.
Pour la mise en place d’un petit plateau, Sony propose d’associer la télécommande RM-30BP au mélangeur MCX-500. Elle peut contrôler jusqu’à trois caméras, soit des modèles HXR-NX5R, soit des PXW-FS5 (version 3.0 et supérieure) via une liaison filaire avec connectique mini-jack 2,5 mm. C’est une sorte de mini CCU qui à la fois pilote les réglages de l’objectif (zoom, mise au point et diaphragme), les bascule en mode auto ou manuel, commande la balance de blanc et de noir, gère à distance les menus de configuration et déclenche l’enregistreur interne. Cette télécommande se raccorde également au mélangeur MCX-500 et récupère les informations de tally qu’elle répercute vers le viseur et l’écran LCD latéral. Il ne reste plus qu’à installer un système d’intercom pour constituer un plateau léger à trois caméras. La télécommande RM-30BP est compatible avec d’autres modèles de caméras, mais seuls les deux modèles mentionnés plus haut récupèrent les informations de tally.
Un kit complet avec deux caméras et une télécommande
Plusieurs distributeurs commercialisent un bundle regroupant le mélangeur vidéo Sony MCX-500, une télécommande RM-30BP et deux caméscopes HXR-NX5R afin d’organiser un petit plateau simple. Même si les fonctionnalités de cet ensemble restent plus limitées qu’un système de captation multicaméras classique avec un mélangeur, des voies de commande et des caméras dédiées plateau, la synergie créée par l’association de ces trois éléments offre la capacité de filmer en direct et d’enregistrer des conférences, des colloques ou des évènements avec des moyens vraiment légers et une équipe réduite. Il lui faudra imaginer des configurations originales et des workflows innovants pour exploiter tout le potentiel de cet ensemble. Comme chaque caméra dispose de son propre enregistreur ainsi que du mélangeur, il est facile d’enregistrer la réalisation en direct sur le mélangeur lui-même, mais également chaque source en mode divergé pour corriger en postproduction les éventuels ratés lors du direct.
Pour l’enregistrement d’une conférence, deux caméras peuvent être calées en cadrage fixe, l’une en plan général sur la tribune, l’autre en gros plan sur le pupitre orateur. Leurs réglages sont modifiables à tout moment grâce à la télécommande RM-30BP. La troisième caméra est manipulée par un cadreur pour aller chercher des plans variés sur les autres participants. S’il dispose d’un ordinateur ou d’une tablette à proximité, il peut lui-même effectuer les commutations en cut. D’autres configurations de travail sont facilement imaginables en fonction des évènements à retransmettre.
* Article paru pour la première fois dans Sonovision #10, p.72/73. Abonnez-vous à Sonovision pour accéder à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.