La Villa Albertine lance un programme de résidences sur la création à l’ère de l’IA

Lors du Sommet pour l'action sur l'IA qui s'est tenu du 6 au 11 février 2025, la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé le lancement d’un programme de résidences « Arts in the age of AI » par la Villa Albertine, l’institut pour la culture et l’éducation de l’Ambassade de France aux États-Unis. Cette initiative est financée par la mécène et entrepreneure numérique franco-américaine Fidji Simo.
La ministre de la Culture, Rachida Dati, Fidji Simo & Mohamed Bouabdallah à la BnF © Neil Labussière

 

Cette initiative, financée par Fidji Simo, accueillera aux États-Unis huit artistes ou professionnels de la culture qui intègrent l’intelligence artificielle dans leur travail.

Un appel à candidatures a été lancé le 10 février dernier afin de sélectionner les futurs lauréats, qui seront annoncés en juin. A l’issue de cette sélection, la Villa Albertine accueillera quatre créateurs par an aux États-Unis en 2026 et 2027, pour des résidences de recherche et d’exploration de deux mois. Les créateurs bénéficieront d’un accompagnement artistique et professionnel individualisé faisant appel à l’ensemble de l’écosystème de l’intelligence artificielle : entreprises de technologies, universités, centres de recherche, et institutions culturelles. Ils effectueront leur séjour sur le territoire le plus pertinent pour leur projet de recherche, parmi les dix villes où Villa Albertine est présente : New York, San Francisco, Los Angeles, Atlanta, Boston, Chicago, Houston, Miami, La Nouvelle-Orléans et Washington D.C. Ces résidences ne sont pas réservées aux Français ou francophones mais ouvertes à tout créateur, chercheur ou professionnel de la culture soutenue par un partenaire français.

 

Mohamed Bouabdallah explique que « L’intelligence artificielle ouvre des horizons inédits pour les artistes de toutes les disciplines, et sera un aspect clé de la relation entre la France et les États-Unis pour la création et l’éducation. Alors que nos deux nations cherchent à tirer parti du potentiel de ce nouveau medium, la France peut présenter aux artistes une vision d’équilibre mêlant innovation et respect des créateurs et de leurs droits. Grâce à ce nouveau programme de résidences, baptisé « Arts in the Age of AI », la Villa Albertine offre aux artistes une opportunité unique de s’emparer de ce nouvel outil créatif pour explorer et innover ».

« Les artistes jouent un rôle essentiel dans notre compréhension des changements de la société, en utilisant leur créativité pour façonner notre compréhension du monde. A l’heure où nous entrons dans une ère d’innovation sans précédent, nous entrons également dans un âge d’or de la créativité, car les artistes et créateurs maîtrisant les outils d’IA pourront exprimer leur vision de manière inédite. Je suis fière de soutenir la Villa Albertine dans sa mission d’accompagnement des artistes. En tant que citoyenne de deux nations qui ouvrent la voie en matière d’IA, je suis enthousiaste à l’idée de renforcer le lien entre ces deux pays, ainsi qu’entre l’art et la technologie. », précise quant à elle Fidji Simo.

 

Née à Sète, Fidji Simo est présidente directrice générale d’Instacart, le leader nord-américain des courses en ligne. Elle est également membre du conseil d’administration d’OpenAI et de Shopify, et ancienne Directrice de Facebook chez Meta, où elle a passé dix ans. Avec plus de 15 ans d’expérience à la tête d’entreprises parmi les plus innovantes, Fidji Simo apporte à ce programme de résidences sa compréhension spécifique du rôle que la technologie peut jouer dans l’évolution des usages à l’échelle mondiale. Artiste elle-même, elle nourrit également une passion pour le croisement de l’art et de la technologie. Son mécénat permettra de donner vie à cette opportunité unique pour huit résidents au cours des deux prochaines années.

 

Un engagement renforcé pour la création à l’ère de l’IA

Ce programme marque une nouvelle étape dans l’exploration du dialogue entre art et intelligence artificielle initié par la Villa Albertine. Depuis 2021, la Villa Albertine accompagne des créateurs innovants dans leurs recherches aux États-Unis, comme le cinéaste Simon Bouisson qui a exploré l’écriture cinématographique assistée par IA en Californie ou l’artiste Justine Emard, exposée pendant le week-end culturel du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui rejoindra le MIT Media Lab à Boston pour lier neurosciences, IA et création numérique.

En mai 2024, l’événement « Art in the Age of AI » a posé les bases d’une réflexion franco-américaine autour de l’IA dans la création en rassemblant, au siège de la Villa Albertine, divers acteurs clés parmi lesquels OpenAI, Google, l’Ecole Polytechnique, le CSPLA, le Cleveland Museum of Art ou encore le Musée national d’archéologie.

Enfin, la Villa Albertine enrichit ce dialogue à travers son magazine States, dont le troisième numéro donne voix à des personnalités influentes du débat transatlantique sur l’IA telles qu’Anne Bouverot, envoyée spéciale du Président de la République sur l’IA, Mark Sureman président de la Mozilla Foundation, l’écrivain Alain Damasio, ou encore Linda Powell, présidente du syndicat des acteurs SAG AFTRA.

 

La Villa Albertine : l’Institut pour la culture et l’éducation de l’Ambassade de France aux États-Unis

La Villa Albertine est un établissement de l’Ambassade de France aux États-Unis soutenu par le gouvernement français et par la fondation Albertine. Elle a pour mission de renforcer les liens entre les États-Unis, la France et le monde francophone à travers la culture et l’éducation.

La Villa Albertine offre aux créateurs, penseurs et professionnels de la culture des résidences de recherche sur l’ensemble du territoire des États-Unis, ainsi que des programmes d’immersion professionnelle et des aides à la diffusion de leurs oeuvres auprès du public américain.

Dans le champ éducatif, elle développe des programmes visant à rendre la langue française accessible à tous les jeunes Américains, soutient la mobilité étudiante vers la France et promeut la coopération transatlantique entre établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Comme évoqué précédemment, la Villa Albertine est présente dans dix grandes villes américaines mais il est à relever que son siège new-yorkais abrite la librairie Albertine, foyer d’échanges littéraires et intellectuels franco-américains.