Le chatbot : nouvel outil de visite des musées

La start-up Ask Mona a pris place il y a un 
an au sein de la Station F sur la base d’une idée simple, mais pas si évidente à mettre en œuvre : faire entrer les visiteurs d’une exposition en conversation avec un objet de médiation qu’ils ont sous leurs yeux par l’entremise d’un chatbot.
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Marion Carré et Valentin Schmite, les deux co-fondateurs de cette start-up ont eu l’occasion de tester pour la première fois un tel dispositif lors de l’exposition Agoramania installée au MAIF Social Club à Paris de septembre 2017 à janvier 2018. Pour cette exposition sur le Vivre ensemble en ville, il s’agissait d’augmenter la visite 
en incitant les visiteurs à converser avec les concepteurs à l’origine des œuvres exposées. Le scenario était donc simple puisque dès lors qu’un visiteur plaçait la caméra de son smartphone devant une œuvre, une conversation avec l’artiste s’engageait.

 

Afin de rendre cette expérience fluide, la petite équipe de start-upers a mis les bouchées doubles en intégrant un module de reconnaissance d’images dans son chatbot, afin qu’il soit possible de reconnaître les peintures, les objets en 3D « et même un arbre qui pourtant perdit ses feuilles au cours de l’exposition… » Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître puisque près de 10 % des visiteurs ont pris en main le chatbot durant l’exposition, alors que la signalétique indiquant la visite augmentée était assez discrète.

 

Quelques mois plus tard, c’est à la Villa Savoye (Centre des monuments nationaux) qu’Ask Mona s’est attaqué avec un autre projet de médiation culturelle sur mesure basée sur un chatbot. Cette fois, les équipes de la Villa Savoye étaient en recherche d’un dispositif léger permettant de compléter et d’enrichir les explications apportées par le guide papier distribué au début de la visite. Ask Mona porta donc ses efforts sur des scenarii conversationnels simples permettant de pousser aux visiteurs via le chatbot des documents d’archives issus de la collection du musée. Après une brève remise en contexte, le visiteur pouvait solliciter des contenus (vidéos, images) en posant des questions au chatbot au fil de la visite ou bien en envoyant à l’agent conversationnel le nom de la pièce dans laquelle il se trouvait. Ainsi, le chatbot devenait une sorte d’aide à la visite d’un nouveau genre.

 

Sur le plan technique, Ask Mona utilise une technologie serveurs du type Node.js pour bénéficier d’une bonne réactivité du chat et intègre ensuite ses propres outils d’édition qui communiquent directement avec les
 API de Facebook Messenger. Pour Marion Carré : « La technique n’est qu’une partie de 
la question. On trouve d’ailleurs souvent des solutions à nos problèmes grâce à une communauté de développeurs très active dans ce domaine émergent des chatbots et des outils open source. Le point important est de bien délimiter les scenarii d’usage dans lesquels on veut emmener le public. Pour cela, nous faisons systématiquement des ateliers avec nos clients, ainsi que des focus groups, afin de bien cerner les parcours utilisateur avant de nous lancer. »

 

Aujourd’hui, Ask Mona a souhaité aller plus loin que les coups de communication qui sont trop souvent encore l’apanage des chatbots aujourd’hui et parvenir à développer son propre chatbot permanent dans le domaine culturel capable de fédérer une large communauté d’amateurs de culture. C’est pourquoi la start-up continue de pousser sur le devant de la scène Ask Mona, son assistant personnel disponible gratuitement 7J/7 sur Facebook Messenger, qui conseille en quelques secondes les utilisateurs sur des expos, musées ou monuments, en fonction de leurs préférences (géolocalisation, budget, envies…).

 

 

 

* Extrait de l’article “Le chatbot, nouvel outil de communication digitale et de médiation” paru pour la première fois dans Sonovision #10, p.58/60. Abonnez-vous à Sonovision pour accéder à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.