Le Conservatoire de Gennevilliers est ce que l’on appelle dans le jargon un CRD, un conservatoire à rayonnement départemental qui propose aux habitants de la ville, mais aussi aux élèves venant de l’extérieur une formation Musique et Danse allant de l’initiation jusqu’au cycle 3 diplômant, permettant d’envisager un cursus professionnel.
Dirigé depuis 1987 par Bernard Cavanna, compositeur de musique contemporaine, il est animé par une équipe d’enseignants constituée majoritairement de musiciens professionnels en activité : « Parmi les formateurs, certains travaillent au Philharmonique de Radio France, d’autres dans des ensembles de musique contemporaine ou d’autres types de formation », explique Nathalie Robert, co-directrice de ce conservatoire qui cultive sa différence : « Contrairement à la majorité des conservatoires, nous n’avons pas ici de département Musique ancienne, mais une ouverture à d’autres répertoires comme le jazz, les musiques actuelles et les musiques du monde avec des spécialités comme le Tango argentin… »
Un projet pédagogique et culturel fort
Les travaux d’agrandissement réalisés à partir de 2016 permettent notamment l’intégration de l’activité Danse et des classes à horaires aménagés, mais aussi une diversification avec la création des départements Musique orientale, Musique méditerranéenne et Musiques actuelles. Au départ doté d’une vingtaine de salles réparties sur 1 000 m2, le conservatoire de Gennevilliers a presque quadruplé sa surface d’accueil et compte 1 260 élèves aujourd’hui contre 700 il y a cinq ans. La structure comprend désormais une quarantaine de salles auxquelles s’ajoutent une salle de danse et une grande salle utilisée notamment pour les répétitions, les auditions et les cours collectifs, sans oublier le studio d’enregistrement et la salle de MAO (musique assistée par ordinateur). La création du département Musiques actuelles a nécessité un soin particulier pour le traitement acoustique signé Christian Malcurt, mais aussi pour l’équipement informatique et l’infrastructure réseau. Un effort financier qui s’inscrit dans le projet pédagogique et culturel : « Derrière la création du département Musiques actuelles, il y a la volonté d’attirer un public jeune, des adolescents pour la plupart, qui ont tendance à se détacher de l’enseignement musical parce qu’ils ne s’y retrouvent pas en termes de répertoire », confirme Nathalie Robert qui précise la conception générale de cet agrandissement : « Sur le bâtiment initial dans lequel existaient déjà l’auditorium et un ensemble de salles, est venu se greffer un nouveau bâtiment qui s’enroule autour de l’ancien. Le réseau permet de relier entre elles toutes les salles du nouveau pôle des musiques actuelles, mais aussi le studio et l’auditorium. » Une cinquantaine d’élèves ont donc commencé à suivre les cours de chant, basse, guitare, et clavier et à enregistrer dans le studio, encadrés par un pool d’ingénieurs du son. « Cette ouverture permet également aux élèves de répertoire classique de s’enregistrer, mais aussi de jouer dans des groupes de musiques actuelles, créant ainsi une nouvelle dynamique, de nouvelles expériences et de nouvelles motivations. Au-delà du département Musiques actuelles, le studio d’enregistrement est également un véritable outil pédagogique. Outre le fait de laisser une trace, de fixer une performance, il permet aux élèves et aux professeurs de s’écouter bien sûr, mais aussi de comprendre les mécanismes du son, et le travail spécifique de l’enregistrement. »
Pro Tools associé au Dante : enregistrement local ou remote
Régisseur technique issu du live et responsable du suivi durant le chantier, Jean-François Cuvelier nous fait visiter le départ ment Musiques actuelles ainsi que le studio d’enregistrement qui comprend une régie et une cabine prise de son d’environ 40 m2. Le système Pro Tools HD Native installé par CTM comprend une surface Avid S6 M10 24 faders associée au logiciel Pro Tools HD, à une interface Avid Audio HD Madi et au module Avid XMON qui gère le monitoring 5.1 tandis que du côté analogique trône un grand choix de préamplis micro haut-de-gamme. On note également la présence de modules de préamplification casque Allen & Heath alimentables en IP et faciles à déployer, sur de longues distances, sur un parc micro de tout premier ordre. « Le studio est relié à l’Auditorium en Dante grâce à la plate-forme modulaire Auvitran Audiotoolbox AVBX3 qui offre une liaison 64 canaux avec la console de sonorisation QL5 Yamaha », nous explique notre interlocuteur qui apprécie quotidiennement les avantages de l’audio sur IP : « Cette salle de 220 places est dotée d’un plateau hexagonal d’un peu plus de 100 m2 et propose une acoustique légèrement reverbérante qui se montre, à l’usage, particulièrement adaptée pour enregistrer en direct avec un son très naturel des formations comprenant jusqu’à une dizaine de musiciens. Comme la cabine de prise de son est mate, le réseau nous permet de proposer facilement une acoustique différente et complémentaire en fonction du projet musical. D’autre part, des liaisons Dante avec la salle de MAO et les salles de musiques actuelles ont également été prévues pour permettre l’enregistrement à distance. »
Une intégralité fluide
Au final, entre l’ingénierie globale, la diffusion, l’installation et la prise en main de la console Avid S6 M10 dans son environnement Dante, cet agrandissement aura nécessité l’intervention de plusieurs prestataires dont CTM pour le studio : « Chaque spécialiste s’est montré très compétent dans son domaine et nous avons pu ensemble travailler en confiance avec au final un résultat très satisfaisant », conclut Jean-François Cuvelier. « Pour le cas particulier du Conservatoire de la mairie de Gennevilliers, il nous fallait à la fois comprendre leurs expressions de besoins, savoir les conseiller et les accompagner avec leurs prestataires habituels », précise Jean-Christophe Perney, directeur du Développement et du Marketing chez CTM qui poursuit : « Nous avons pu apporter notre expertise, notamment sur la compatibilité des logiciels, l’infrastructure et la connectivité informatique, et plus spécifiquement sur le format d’échange en IP Audio Dante. » Au final, un outil pédagogique et culturel ambitieux, où la technologie mise en œuvre apporte au quotidien plus de souplesse pour les utilisateurs.
À propos de CTM
Spécialisé dans la distribution d’équipements audio, le conseil, l’ingénierie, l’intégration et la conception de studio clés en main, CTM Audio offre ces services à l’industrie des médias depuis 1987. Cet héritage s’appuie sur une longue liste de clients et d’installations menées avec succès depuis maintenant une trentaine d’années. Du défileur magnétique encore en usage dans les auditoriums cinéma durant les années 80 jusqu’à l’audio sur IP et le Dolby Atmos de 2018, les références incluent des temples de la postproduction cinéma tels que PSB, Joinville, SIS, Jackson, mais aussi des clients prestigieux comme l’Orchestre National d’Ile-de-France (ONDIF) où CTM Audio est actuellement en train de finaliser une réalisation intégrant les dernières évolutions technologiques. On y trouve ainsi une infrastructure réseau en full IP Dante, un monitoring multicanal Dolby Atmos, mais aussi une optimisation acoustique via processeurs dédiés. « Dans le secteur de l’audio, nous travaillons régulièrement pour le milieu institutionnel, associatif et sur les secteurs de l’Éducation », note Jean Christophe Perney.
« Notre expérience et notre panel de services (intégrations, d’ingénierie de bureau d’étude, prise en charge du câblage, de l’acoustique, gestion et logistique d’approvisionnements de matériels et de logiciels dédiés aux meilleurs tarifs) répondent souvent à leurs attentes. L’équipe de CTM Solutions est composée d’experts dans différents domaines et chacun d’eux possède, pour la plupart, plus d’une vingtaine d’années d’expérience dans ses domaines de compétence. »
* Article paru pour la première fois dans Sonovision #10, p.32/34. Abonnez-vous à Sonovision pour accéder à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.