Le TriCaster TC1, clé de voûte audiovisuelle du Groupama Stadium

Alors qu’en 2005, l’équipe masculine de l’Olympique lyonnais gagnait le championnat de France pour la troisième année consécutive, le stade de Gerland atteignait sa capacité maximum de 43 000 places assises… Il devenait alors impératif de trouver de nouveaux moyens pour atteindre davantage de supporters, en dehors du stade, hors des matchs. OL Images, la société de production du club, qui était responsable de toutes les créations visuelles de la marque du club, des productions graphiques et des vidéos utilisées pour le marketing de l'équipe et ses matchs, décidait alors de faire passer sa production à un niveau supérieur avec le lancement d’OLTV, la chaîne de télévision du club.
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Aujourd’hui, la chaîne diffuse tous les matchs de l’OL (droits différés) ainsi que des centaines de programmes d’info, des commentaires et analyses de matchs, des interviews, des rétrospectives, et d’autres programmes réguliers qui complètent sa programmation sur 24 heures.

Si OLTV a commencé par capter et diffuser ses programmes en SD, la technologie vidéo s’est depuis incroyablement perfectionnée. Nicolas Houël, le directeur technique de OL Image qui accompagne depuis son lancement de OLTV, commente : « Pendant longtemps, j’ai suivi la progression des mélangeurs TriCaster. J’aimais bien le premier modèle analogique – TriCaster PRO, lancé par NewTek en 2006 – pour son ergonomie et sa philosophie opérationnelle. »

La gamme de TriCaster a évolué depuis son modèle original, en incorporant aujourd’hui des protocoles d’automatisation élaborés et des formats vidéo standard pour le broadcast et l’audiovisuel professionnel… « Quand les formats vidéo SDI et HD ont été ajoutés, j’ai eu le sentiment que les solutions TriCaster représentaient un outil idéal pour notre flux de production et, au fil des discussions avec Videlio-IEC, notre intégrateur AV partenaire, j’ai été conforté dans mon idée », complète Nicolas Houël.

C’est ainsi qu’OL Images a décidé de faire du TriCaster un outil clé de la production vidéo du club, et s’est par la suite placé au centre d’un projet d’expansion plus ambitieux…

 

Changer d’univers

En janvier 2016, l’Olympique lyonnais a déménagé du stade historique de Gerland pour s’installer dans un nouveau stade, ultramoderne, presque futuriste, le Parc Olympique Lyonnais. Avec l’équipe, il a fallu déménager une infrastructure HD upgradée complète, ainsi que deux fois 85 mètres carrés d’écrans géants, les studios de OLTV, plusieurs salles de montage, et ce que Nicolas Houël appelle un « réseau explosif » de connexions IT qui liait ensemble les multiples éléments de l’immense étendue du stade dans un réseau interconnecté durable.

« Une fois dans le nouveau stade, nous avons totalement changé d’univers : nous sommes passés d’un stade historique municipal situé en ville, géré par la commune, à un stade ultra-moderne et “connecté”, dont le club est propriétaire », relate Nicolas Houël.

Ce nouveau lieu, connu sous le nom de Groupama Stadium, répond à la vision du président du Groupe OL, Jean-Michel Aulias. « L’ambition du club est de grandir », nous dit Nicolas. « Notre président a étudié ce qui fonctionnait le mieux en Europe, et il a compris qu’un stade moderne était nécessaire, afin d’accueillir les spectateurs comme nous le souhaitions, et de leur offrir un produit de qualité. »

Le nouveau stade accueille 59 186 spectateurs dans les tribunes. Pour leur offrir une expérience vraiment inspirante et pour les fidéliser, OL Images devait offrir quelque chose de spectaculaire…

 

Remplir les écrans – et les sièges – avec TriCaster TC1

« Déménager une installation comme la nôtre n’est pas simple, mais c’est encore plus complexe quand vous devez également migrer une chaîne TV », nous confie Nicolas Houël. Le premier défi était de passer de la SD à la HD, tout en convertissant la majorité des archives de OL Images pour qu’elles soient adaptées. Le deuxième défi était pour les architectes du stade. Ils devaient comprendre les problématiques de la création d’un stade en prévoyant les besoins de la vidéo et du broadcast.

« Nous voulions un système interconnecté, affirme Nicolas. Les nouvelles technologies IP nous ont permis de profiter de nouvelles fonctionnalités, nous offrant la possibilité d’identifier un signal sur un site et de l’utiliser à plusieurs endroits. »

Cela signifiait adapter beaucoup de connexions audiovisuelles traditionnelles SDI, wi-fi et Ethernet, à un équipement, des écrans et des terminaux partout à travers les 53 700 mètres carrés du stade. « Au Groupama Stadium, nous n’avons pas seulement une régie vidéo, mais quatre à six salles de production », explique Nicolas Houël.

Cela inclut actuellement les studios pour OLTV et ses productions, la gestion de l’opération des panneaux d’affichage des scores, un auditorium entièrement équipé, et bien sûr, le mixage des graphiques et des visuels pour les productions des matchs sur les écrans géants de OL Images. Deux installations supplémentaires font également partie du plan, pour la gestion à la fois de la régie pour les sessions « Jours Pros » des joueurs, et de la salle de presse.

« Il était nécessaire de prendre en compte chaque utilisation particulière tout en pensant à la connexion des équipements et des signaux », souligne Nicolas Houël qui, à l’instar du président du club, est profondément attaché à « l’expérience des fans » et recherche une qualité de production au-dessus de la norme.

L’équipe technique a repensé la façon dont les écrans led sont utilisés, afin de produire un programme complètement centré sur la qualité. Au final, le résultat s’apparente à un festival multimédia proposant aux visiteurs un spectacle avec son, visuels et lumières… OL Images orchestre un spectacle de lumière perfectionné lors de l’avant-match et pendant la mi-temps, intégrant les lumières du terrain et celles des tribunes. Des centaines d’éclairages led, de rétroprojecteurs et de projecteurs, tous coordonnés, s’animent simultanément avec le spectacle sur l’écran géant led.

Nicolas Houël explique : « Nous gérons l’expérience d’avant-match exactement comme la production d’un immense show télé, avec un opérateur cassette, un ingénieur du son, un réalisateur, un scénariste, un annonceur… », tout ce qui est nécessaire pour créer une expérience que 59 186 fans n’oublieront jamais.

Le jour de l’inauguration du Groupama Stadium en janvier 2016, alors que les sportifs de l’OL transposaient leur jeu sur le terrain, l’équipe de OL Images portait sa première production sur les écrans en utilisant un TriCaster TC1.

 

Une solution à taille de stade

Un seul programme peut inclure des vidéos provenant de plusieurs régies. Inversement, une seule caméra peut être utilisée par plusieurs sites… « En utilisant une solution traditionnelle, nous aurions dû installer des mélangeurs, des lecteurs vidéo, des générateurs de titres… à plusieurs endroits, explique Nicolas Houel… Mais la meilleure solution était de regrouper les sources de toutes les régies en une solution intégrée tout-en-un, ce que NewTek a développé avec le TriCaster et la vidéo sur IP. »

Initialement, le stade possédait un TriCaster 410. Malgré ses quatre entrées physiques, le TriCaster 410 n’était pas fait pour gérer les productions élaborées dans le stade qu’OL Images avait en tête. « Nous avions besoin d’ajouter une bien plus grande valeur à nos productions, ce que nous a permis le TriCaster TC1. »

Le système de production TriCaster TC1 offre à OL Images et toutes les productions du stade la possibilité de connecter jusqu’à seize entrées externes, tout en assurant une évolution future du stade vers la 4K Ultra HD. Mais surtout, en tant que système intégré unique, il peut répondre à toutes les situations de production sur toute la structure du Groupama Stadium. De la récupération d’une ou deux caméras de la salle de presse, à l’alimentation du grand écran de la fan zone à l’extérieur du stade, ou encore pour la diffusion sur plus de 300 IPTV dans toute l’installation…

Outre son application initiale les jours de match, à savoir coordonner les effets visuels spectaculaires en direct qui alimentent les écrans géants led pour les tribunes de supporters, OL Images peut adapter le TriCaster TC1 aux divers besoins audiovisuels quotidiens.

 

Se connecter au futur

L’implémentation du protocole NDI dans le TriCaster TC1 est un argument encore plus convaincant pour Nicolas Houël, la technologie vidéo sur IP de NewTek offre à OL Images la flexibilité nécessaire et toutes les options dont l’équipe a besoin quand il s’agit de connecter des appareils dans le stade grâce à cette ouverture IP.

« Utiliser l’IP permet de déployer facilement des sources reliées au mélangeur sur le réseau, souligne Nicolas Houel. Utiliser le NDI pour des sources IP I/O nous permet en plus de garder les entrées physiques pour des connexions matérielles supplémentaires. »

Le groupe utilise le contrôleur Midi pour lancer les effets de lumières led depuis un système de 3D Storm le Delta-Stadium par LiveXpert et le NDI pour récupérer les animations qui vont ensuite alimenter l’écran géant depuis le TC1. Avec cette nouvelle liberté, OL Images est en mesure de déployer des animations graphiques beaucoup plus ambitieuses pendant les festivals visuels d’avant-match et de mi-temps.

Et alors que l’équipe voyage vers le futur avec sa nouvelle configuration de « stade connecté », Nicolas Houël cherche déjà à connecter davantage de caméras sur le réseau. Celles-ci peuvent être placées n’importe où sur le complexe de 50 hectares et envoyer un signal vers la régie, de l’autre côté du stade, sans avoir à bouger un seul équipement. « Aujourd’hui, l’intégration du NDI nous permet d’entrevoir de nouvelles perspectives pour accompagner la popularité grandissante de l’équipe », conclut-il.    

 

Article paru pour la première fois dans Sonovision #16, p.62-64. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder, à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.