C’est un module de forme pyramidale, de 32 x 22cm, qui se pose sur la table et comprend un ensemble de micro, un haut-parleur sur une face et un écran tactile de 7 pouces en 1280 x 720 pixels sur l’autre versant qui permet la gestion facilitée de l’ensemble.
Mercury existe en deux versions. Une première purement audioconférence, qui propose la capacité d’établir des communications en téléphone SIP et une seconde, beaucoup plus complète, qui englobe les fonctions compatibles vidéo, type Skype for business, Webex et autres formats équivalents, ainsi que le contrôle de la diffusion sur un écran LCD. La version audioconférence est au prix de 2 120 euros et la version avec les fonctions vidéo à 3 390 euros.
À la base, Mercury peut être comparé à une « pieuvre d’audioconférence » comme d’autres fabricants en ont depuis longtemps. Mais il faut reconnaître que ce produit comporte beaucoup d’autres fonctions pour en faire un réel outil d’intégration AV et d’automation dans la salle de réunion.
On peut dire que l’idée de Crestron a été de réunir, dans un seul produit, les différents éléments constitutifs d’un équipement de petite salle de réunion, ou pour la table de réunion d’un bureau de dirigeant ou de directeur, dont les audioconférences et les réunions en petit comité sont extrêmement courantes.
Si l’on devait équiper une salle équivalente en produit séparé, il faudrait un petit automate, une pieuvre d’audioconférence, un ensemble micro-caméra pour Skype, une interface pour réservation de salle et un boîtier de diffusion PC et tablette sans fil. Or, ces petites salles ne permettent pas une telle intégration et un tel investissement. Elles pourront donc bénéficier de ces services, grâce à Mercury, produit pré-programmé, qu’il suffit de configurer par une page web à la mise en service.
Dans sa fonction d’audioconférence, Mercury se connecte sur un réseau téléphonique numérique par un IPBX. La base est équipée de quatre micros, un à chaque angle qui donne une très large couverture de la table et même tout autour de la salle. Le test d’une discussion en marchant autour de la table donne un son clair et régulier au site distant.
En option, pour de très longues tables, il est possible d’ajouter jusqu’à deux micros supplémentaires. Ces micros, comme la base, comportent une commande de « mute » et un retour en voyant rouge de signalisation. Sur Mercury, la commande de « mute » est située sur toute l’arête supérieure du Mercury que des Leds rouges illuminent. Simultanément l’écran tactile fait apparaître un cadre rouge bien visible, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté.
Bien sûr, Mercury comporte un processeur audio anti-écho performant pour que le site distant ne reçoive pas le retour de son propre son qui, diffusé par le haut-parleur, est naturellement repris par les micros. Il n’est pas prévu de sortie de modulation pour envoyer le son dans un renfort sonore, cela reste l’attribution d’autres produits plus coûteux.
Toujours pour faciliter la communication, il est possible de coupler un téléphone portable en bluetooth. L’intérêt est d’utiliser l’annuaire particulier de celui-ci, mais avec une captation et une diffusion audio de qualité pour un groupe de personnes. Le couplage bluetooth est libéré après une minute de non-utilisation pour éviter les incidents, si un appel entrant venait en diffusion ouverte.
Troisième volet de communication, la connexion USB, qui permet de lier un ordinateur et d’effectuer une communication Skype audio ou autre, toujours avec le Mercury en interface audio.
À venir dans une prochaine mise à jour, il est prévu la possibilité de remonter un annuaire d’entreprise par le réseau. Ce qui permettrait une recherche et une connexion directe sans composer les numéros.
Autre fonctionnalité, il est possible de coupler le Mercury avec le système de rendez-vous d’Outlook de l’entreprise ou le système Fusion de Crestron et de réserver la salle en même temps que les participants de la réunion. Dans ce cas, un message apparaît à l’écran pour annoncer la prochaine réunion et le nom des participants attendus.
En version avancée ou vidéo, on retrouve toutes les fonctions précédentes, augmentées de capacités image. Dans cette version, Mercury est livré avec une petite caméra USB à positionner au dessus de l’écran plat de la salle de réunion. Le produit comporte aussi un module intégré « AirMedia » qui permet la connexion sans fil d’un ordinateur ou d’une tablette pour une diffusion de contenu audio et vidéo sur l’écran LCD de la salle de réunion. Le tout est complété par une connectique HDMI entrante pour mettre un câble sur la table et y connecter un ordinateur, et une HDMI sortante pour y connecter l’écran plat de diffusion.
L’idée est d’intégrer les fonctions vidéo de base de la salle de réunion. À savoir, pouvoir afficher une image venant d’un ordinateur ou d’une tablette, pour partager une information, ou se mettre en communication avec image en mode Skype for Business, Webex, GotoMeeting, ou encore Slack. C’est donc un produit ouvert sur tous ces systèmes de communication audio-vidéo, distribués par Microsoft, Cisco, Avaya, Mitel, Shoretel ou Onsip.
Dans cette application, l’utilisateur connecte son PC en USB à Mercury, qui devient donc son interface audio et vidéo pendant que le PC assure la communication. Cette fonction permet à votre Skype de bureau de devenir collectif dans la salle de réunion.
Sur le plan du contrôle, Mercury comporte un port série, un port IR et des commandes CEC sur HDMI, ainsi qu’un capteur de présence infrarouge, le but étant de gérer l’écran plat de la salle. Lors d’une demande vidéo, Mercury assure la mise en route de l’écran et déclenche l’arrêt après un temps de non-utilisation sans présence. La configuration, suivant le port utilisé et suivant la marque de l’écran LCD, est faite à l’installation par l’interface web de l’appareil ; il suffit de cocher les bonnes cases.
Mercury nécessite tout un jeu de câbles. Il comporte deux liaisons réseau, l’une pour la communication, l’autre pouvant être reliée à un Lan séparé pour l’AirMedia, par exemple, pour isoler le réseau des visiteurs du réseau société, le câble HDMI vers l’écran, le câble IR ou RS232 de commande de l’écran, l’USB pour la caméra, et l’éventuel câble d’alimentation 24 V, si l’on n’utilise pas le POE+. Cela représente tout de même un nombre de câbles non négligeable.
C’est là que la partie basse de Mercury montre ses capacités de passage de câble. La base est en fait creuse et permet à l’ensemble des connexions de rester cachées ; de plus, un système de fixation des câbles assure une solidité de connexion dans le temps permettant de résister aux manipulations parfois violentes des utilisateurs. Il faudra tout de même prévoir un passage de câble dans la table pour canaliser l’ensemble des liaisons vers le sol et l’écran LCD mural. Les tables en verre, très appréciées des architectes-décorateurs, ne sont pas adaptées à ce type d’installation.
Pour les entreprises ayant de nombreuses salles de réunion, le logiciel spécifique « Hydrogen » assure l’auto-découverte des produits sur le réseau et permet de configurer et mettre à jour l’ensemble des salles équipées de Mercury à partir d’un point centralisé et de façon automatisée. Cette administration globale est un gain de temps pour les gestionnaires de parc.
Ce que ne fait pas Mercury, c’est être une base d’automation ouverte, comme on pourrait l’attendre d’un produit Crestron. Mercury se veut simple et ne peut être modifié pour contrôler plus d’équipements dans la salle. Cela reste le domaine d’attribution des automates et écrans tactiles classiques qui, dans cet environnement, peuvent utiliser un processeur audio Avia qui assurera la fonction d’audioconférence de façon plus globale.
Mercury est donc une nouvelle façon d’aborder la petite salle de réunion, en apportant des fonctionnalités de communication performantes pour un budget abordable et une installation simplifiée. Ce produit a reçu, dès sa sortie, un vif intérêt des services IT des grandes entreprises.
* Article paru pour la première fois dans Sonovision #8, p. 44-45. Abonnez-vous au magazine Sonovision (1 an • 4 numéros + 1 hors-série) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.