Le directeur du lieu sera Michael Couzigou, jusqu’à présent directeur des arènes et monuments romains de Nîmes et du théâtre antique d’Orange. Culturespaces, créé en 1990, a pour objectif de proposer une autre vision de la culture et l’expérience du visiteur. Cela passe par une gestion disruptive et dynamique de certains monuments, que ce soit en propre ou en délégation.
Le groupe souhaite capitaliser sur le succès des Carrières de Lumière** (voir Sonovision n° 7). Le nombre de visiteurs, qui est de plus de 550 000 personnes en 2017, a plus que doublé en 5 ans. Basé sur le même concept de projection monumentale, l’Atelier des Lumières ouvrira ses portes le 12 avril prochain. L’Atelier des Lumières prend place dans une ancienne fonderie ouverte au milieu du 19e siècle dans le XIe arrondissement de Paris. Ce lieu est devenu, durant le 20e siècle, un show-room de machine-outil avant d’être abandonné et squatté. L’entrée est modeste comme le serait une entrée d’immeuble, mais une fois passé ce lieu, le visiteur arrive dans un espace de plus de 2 000 m2, et vit une immersion totale dans un spectacle de projections sur différents objets, architectures.
« Un travail important de remise aux normes a été entrepris ; ainsi nous avons dû refaire toute la toiture et insonoriser l’ensemble car nous sommes au cœur de différents immeubles. Nous n’avions pas forcément anticipé ces travaux d’insonorisation et leur corollaire, comme le traitement des bouches d’aération. Rien que ce poste a coûté plus de 2 millions d’euros. Pour être un succès, le projet doit reposer sur trois pieds : la qualité technique, la création et l’âme du lieu », insiste Augustin de Cointet de Fillain.
L’Atelier de Paris reprend l’esprit d’un site industriel. Tout est neuf, mais sera patiné pour ressembler à une usine du début du siècle dernier. L’espace principal est un rectangle avec une hauteur sur différents endroits qui monte jusqu’à 12 mètres. Toutefois, il ne s’agit pas d’un simple parallélépipède. Il a été complété par des éléments architecturaux qui permettent de créer du relief, des surfaces de projection qui cassent les perspectives. Il y a ainsi une fausse citerne d’un diamètre de 8 mètres dans lequel se dérouleront des expériences interactives. Une cheminée d’usine monumentale, dont la base servira de projection avec un format 16/9, accueille les visiteurs à l’entrée. Un peu plus à droite, se trouve un puits, surplombé par une plateforme, avec de l’eau au fond, et qui servira de surface animée pour de la projection. Enfin, il y aura des caisses de bois au centre qui pourront être déplacées pour faire plus de place lors de soirées privées. Au fond à gauche une mezzanine immense permettra de surplomber le spectacle et d’avoir une vision à 180 ° de l’espace. Cette mezzanine sera équipée également d’un parcours explicatif présentant les œuvres multimédias. Le lieu qui sert au spectacle est entouré sur trois côtés d’une galerie technique qui a plusieurs rôles. Elle isole acoustiquement l’espace principal, mais permet aussi aux techniciens, aux traiteurs lors d’une soirée, aux différents personnels, de circuler librement et rejoindre les différents points du lieu. Ce couloir technique permet également de faire transiter les câbles vidéo, informatiques, audio.
Une plongée dans l’image
Si on reprend le cheminement du visiteur, une fois entré il achète son billet, passe par un premier sas aux proportions modestes, l’idée étant, quand il entre dans l’espace principal, d’être émerveillé et surpris par les proportions du lieu. Il pourra découvrir un programme principal et un second programme multimédia projeté sur l’ensemble des murs, architectures, éléments de décor et également sur le sol et certaines parties de plafond. On y compte au total 135 projecteurs Barco (le même modèle qui équipe les Carrières de Lumière) aux Baux de Provence. « Nous avions fait une commande globale pour les deux sites dans un souci de simplification de maintenance et de coût. Par contre pour l’Atelier de Paris nous avons changé de technologie de serveur ; désormais nous sommes sur Modulo Kinetic de Modulo Pi. Nous sommes très satisfaits de ce choix qui nous apporte plus de souplesse, de fiabilité et de qualité. » Modulo Kinetic est une plateforme de gestion des médias et des spectacles. Elle offre les outils les plus avancés requis pour les projets les plus complexes et les conduit dans un écosystème logique et entièrement intégré. Modulo Kinetic offre flexibilité, productivité et performance, de la conception à la diffusion.
Les projecteurs Barco PGWU-62L de 6 500 lumens sont des projecteurs à technologie laser qui garantissent une stabilité colorimétrique, permettent des accroches parfois acrobatiques et qui ont une durée de vie plus longue que les modèles à lampe. Ces modèles sont complétés par d’autres à courtes focales Barco F50 avec optique EN59, présents dans le bar. Ce bar, qui se trouve au fond de l’espace, est un endroit de repos, totalement insonorisé par rapport à l’espace principal. Ce sera également un lieu de découverte ; y seront projetées des œuvres multimédias de jeunes créateurs et réalisateurs.
Concernant l’intégration et l’installation vidéo, ce sont les équipes des Carrières de Lumière qui y pourvoient, mais aussi la société Cadmos qui sera également chargée de la maintenance et du suivi technique des équipements. Pour la partie audio, c’est également Cadmos qui en est en charge, avec l’installation du dispositif qui repose sur la technologie NEXO (plus de 60 enceintes points de diffusion).
* Article paru pour la première fois dans Sonovision #10, p.28/30. Abonnez-vous à Sonovision pour accéder à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.
** Retrouvez nos précédents articles concernant la Carrière des Lumières – Immersion grand format, partie1 et partie 2.